Cap au Sud, le long de la Ruta 3…
Nous reprenons la route, toujours en direction du sud… depuis que le mois de mars s’est installé, les températures ont nettement chutées : de 35°C, nous sommes passés aux alentours des 25°C dans la journée, et c’est nettement plus supportable !
La Ruta 3 est d’une monotonie mortelle : rectiligne et toujours sans relief marqué, se déroulant au milieu du même maquis observé depuis notre entrée en Patagonie…
Seuls quelques animaux en bord de route viennent changer la routine, et bien souvent, ils sont écrasés : nandous, putois (zorrinos), lièvres de Patagonie ou encore tatous… Tous les 5 kilomètres environ, la même carrière de granulats qui doit être utilisée lors des réfections de la route, qui, par moments en a bien besoin, au vu des ornières impressionnantes sur lesquelles on est obligé de circuler ! Tous les 100 kilomètres environ, la même usine de gaz relais, entre 2 portions de gazoduc…
Nous avalons les kilomètres sans avoir pourtant l’impression d’avancer… Nous suivons la Maseta del Montemayor, qui comme son nom l’indique est un vaste plateau qui s’élève imperceptiblement : dubord de mer à Puerto Madryn à environ 660 mètres d’altitude quelques kilomètres avant d’arriver à Comodoro Rivadavia !
3000 km entre Trelew et Comodoro Rivadavia :
Pour tromper l’ennui, nous nous autorisons quelques petits détours…
Tout d’abord à Trelew, pour visiter le magnifique Musée de Paléontologie, encore connu sous l’acronyme MEF.Nous y apprenons qu’en 2013, lors d’une balade sur ses terres, un gaucho accompagné de son cheval (cela va sans dire…) et de ses chiens, découvrit un fossile d’un os plutôt imposant… Il rapporta sa découverte aux paléontologues du MEF qui organisèrent des fouilles entre 2013 et 2014.
Ces fouilles permirent de mettre à jour de nombreux os du plus grand dinosaure ayant jamais foulé la Terre : âgé d’environ 100 millions d’années, il mesurait 42 m de long pour un poids de 76 tonnes !! Soit 4 tonnes de plus que le Patagosaurus, précédemment détenteur du titre !
Cette « nouvelle » espèce de dinosaure de la famille des Sauropodes étant encore à l’étude, le malheureux n’a pas encore de nom. Mais il est déjà très célèbre depuis que sa statue grandeur nature accueille les visiteurs à l’entrée de la ville… Impressionnant !
Nous nous arrêtons ensuite prendre le thé à Gaiman petite ville des berges fertiles du rio Chubut,aux traditions galloises bien ancrées, au cœur de la Patagonie, depuis l’immigration de nombreux Gallois dès 1865. Au menu, thé noir avec un nuage de lait, accompagné de scones, torta negra, lemon pie, cream pie, et autres douceurs aux saveurs très « british »
Quelques kilomètres du sud de Gaiman, nous quittons brusquement la végétation abondante et verdoyante de la vallée du rio Chubut, pour retrouver une ambiance subdésertique, poussiéreuse et aride où seules quelques buissons épineux subsistent, c’est là que se trouve le parc paléontologique du MEF de Trelew. Pas de chance, le parc est en cours de rénovation : la plupart des vitrines pyramidales abritant des fossiles dont certains datent de plus de 40 millions d’années et qui ponctuent le sentier, sont vides ou très abimées, et de nombreux panneaux explicatifs sont illisibles, effacés par le soleil.
Peu importe, la balade nous dégourdit les jambes : le sentier balisé passe d’abord dans le lit d’une rivière asséchée avant de gravir la colline d’où l’on a une vue magnifique du la vallée du rio Chubut. Nous ne nous attarderons pas trop, il y a là-haut un vent à décorner les bœufs et à faire envoler chapeaux et casquettes. Sur le chemin du retour, Pierre ne résiste pas à faire une petite initiation géologiques à ses filles sur les couches volcano-sédimentaires qui constituent l’ensemble !
Quelques centaines de kilomètres plus loin, nous faisons escale à la réserve naturelle Cabo Dos Bahias, nettement moins connue et fréquentée que les autres réserves naturelles de la région. Située à une 30aines de kilomètres de l’extrêmement calme petit village côtier de Patagonie du nom de Camarones, la réserve Cabo Dos Bahias abrite une très nombreuse colonie de Manchots de Magellan. Nous n’observerons que des jeunes Manchots, dont beaucoup étaient en train de muer, les adultes étant, semble-t-il, partis se nourrir au large… Cette réserve, nettement plus restreinte que celle de la Péninsule Valdés est magnifique : nous y découvrirons de splendides paysages, nettement plus variés que ceux que nous avons pu voir jusqu’à présent. Les animaux sont également très nombreux, et en plus des Manchots que nous aurions presque pu toucher, nous avons aussi pu admirer de nombreux nandous, guanacos, tatous, flamants roses… des lions de mer un peu éloignés, sur l’ile Moreno mais visibles à l’aide de jumelles ! Et même des maras et renards gris dans leur milieu naturel : mais le temps de dégainer l’appareil photo et de changer l’objectif, ils avaient déjà déguerpis dans les fourrés… bref, cette réserve est un vrai régal pour les yeux !
Avant de rejoindre la Ruta 3 et afin de prolonger un peu la magie de cet endroit, nous bivouaquerons sur la Playa Elola, à la sortie de la réserve Cabo Dos Bahias, dans un endroit relativement bien abrité du vent où nous passerons une nuit bercés par le doux bruit des vagues !
Hélène et Jean-Paul
3000bornes , vous avalez les kilomètres et cette fois Agathe a accepté se tenir un chiffre . Il est vrai que maintenant qu’elle a 3 ans le chiffre lui convient mieux!👭🚍👍
Thomas
Merci de partager ces découvertes avec nous : cette histoire du plus grand dinosaure avec la statue en taille réelle est impressionnante ! Le musée a l’air super, mais il est un peu au milieu de nulle part. Il se mérite !!
En plus des cours traditionnels, je vois que Pierre initie aussi la géologie aux filles, chapeau ! Des futures géoliennes en perspective ??? 😉
Bonne route, déjà 3000 bornes, vous avalez les kilomètres effectivement!!