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Chichén Itzá

L’avantage d’un bel orage, c’est que les températures chutent sensiblement… nous ne serons donc pas écrasés par la chaleur pour rejoindre Chichén Itzá, 70 bornes à l’ouest de Valladolid. 

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La nuit sera même un peu fraiche et pour la première fois depuis bien longtemps, nous ressortirons les couettes 😉
Le lendemain matin, c’est le réveil qui nous tirera du lit à l’aube, objectif : visiter la 3e nouvelle merveille du monde des Amériques (après le Machu Picchu et la statue du Christ Rédempteur à Rio) avant que les bus de touristes n’arrivent et avant les grosses chaleurs. 
Nous arrivons sur le site à 7h45, avant l’ouverture ! Alors que Pierre fait la queue pour entrer sur le parking, les filles et moi (et nos petites laines !) faisons la queue pour acheter les billets. Et même à cette heure matinale, nous ne sommes pas les premiers : il y a déjà 2 vans de Suisses devant nous 😉
1 parking chichen
A 8h, nous pouvons enfin entrer sur le site. Sur le sentier qui mène à la célèbre pyramide del Castillo, nous suivons une procession de locaux avec des diables chargés de caisses en plastiques desquelles dépassent des tissus et du papier journal. À certains endroits précis, quelques-uns s’arrêtent, déchargent leurs diables, puis récupèrent planches et bois des fourrets et commencent à monter leurs étals… nous comprenons alors que plus tard dans la journée, les allées du site archéologique vont se transformer en vaste marché d’artisanat. 
2 procession vendeurs ambulants
En tout cas pour le moment, nous avons quasiment le site pour nous seuls et avons même le luxe de pouvoir prendre en photo El Castillo sans personne ! 😉
3 el castillo
Initialement cité maya, Chichén Itzá fut abandonnée vers le XIXe siècle de notre ère, pour des raisons encore inconnues.  Elle fut ensuite repeuplée par les Mayas dans le courant du Xe siècle, juste avant d’être envahie par les Toltèques, qui venaient de la région de Tula, leur capitale, située au nord-est de l’actuelle Mexico. 
La culture toltèque fut donc étroitement mêlée à la culture maya à Chichén Itzá oú l’on retrouve aussi bien des représentations de Chaac, le dieu maya de la pluie, que des représentations de Quetzalcóatl, le dieu serpent à plumes toltèque. 
C’est ce mélange étroit des cultures maya et toltèque qui rend si unique ce site majestueux de la péninsulte du Yucatán.
Contrairement à ce que nous  imaginions, le site est très arboré et c’est un peu par surprise que nous tombons nez à nez avec l’édifice d’El Castillo, cette pyramide à la forme si équilibrée et si caractéristique qui symbolise à elle seule le monde maya ! 
Devant nous s’élève un calendrier maya gigantesque : sur chacune des 4 faces de la pyamide, un escalier de 91 marches permet de grimper jusqu’à une plateforme qui représente le 365e jour de l’année, les marches d’escaliers représentant les 364 autres jours (91 x4 = 364 !).
Chacun des 9 niveaux de la pyramide est divisé en 2 par l’escalier central, créant 18 terrasses commémorant les 18 mois de 20 jours de l’année vague solaire maya. 
Chaque façade de la pyramide possède 52 surfaces planes, rappelant les 52 années du calendrier rond… 
Mais tous les symboles de cette pyramide ne sont pas mayas : de part et d’autre de chaque escalier se déroulent les Quetzalcoátl toltèques, appelés également Kukulcán en langue maya. 
A chaque équinoxe, l’ombre projetée des escaliers dessine sur les flancs de l’édifice, l’illusion du serpent terminé par une tête sculptée en bas de la pyramide. 
Même s’il doit être de loin le monument le plus photographié du Yucatán, El Castillo n’est pas la seule merveille de Chichén Itzá. 
A quelques mètres du Castillo, on entre dans le plus grand jeu de balle maya, plus long qu’un terrain de football ! 
De part et d’autre du terrain s’élèvent 2 murs immenses sur lesquels sont accrochés des anneaux de pierre… on imagine que les règles du jeu où seuls les coudes et les hanches pouvaient être utilisés pour taper la balle de caoutchouc, devaient certainement être un peu adaptées ici ! 
4 le grand jeu de bballe
L’accoustique du lieu est également exceptionnelle :  le bruit d’un clapement de main au milieu du terrain produit des échos de tous les côtés… ce qui devait produire une « musique » assez impressionnante lors des jeux mayas !! 
Entre le jeu de balles et le Castillo, se dressent plusieurs plateformes aux bas reliefs richement sculptés : la plateforme de Venus et ses poissons étranges, la plateforme des aigles et des jaguars, ou encore la plateforme des crânes sur laquelle étaient exposées les têtes décapitées des victimes de sacrifice.
5 plateforme aigles & jaguars
9 plateforme de venus
6 plateforme des crânes
300 mètres au nord du Castillo, après avoir emprunté un petit sentier caillouteux (où se succèdent également de nombreux stands d’artisanat), nous arrivons au Cenote Sagrado, le cenote sacré de Chichén Itzá, joli puits naturel de 60 mètres de diamètre et de 35 mètres de profondeur. 
Entre 1900 et 1960, plusieurs expéditions de dragage puis de plongée dans le cenote, permirent de remonter à la surface de nombreux ossements d’hommes, de femmes, d’enfants, de personnes âgées qui furent obligés de sauter dans le gouffre noyé en offrandes aux dieux. De nombreux bijous en or et en jade y furent également découverts. 
7 cenote sagrado
Revenant sur nos pas vers la place principale de cette cité précolombienne, nous poursuivons notre exploration du site d’abord vers l’est où se dresse le groupement des 1000 colonnes ! Nous commencerons à les compter, mais après 244, nous abandonnerons 😉
10 1000 colonnes
11 jeu de morpions
 
Puis vers le sud nous pourrons admirer la pyramide d’El Osario, aussi connue comme la tombe du grand prêtre, avec ses jolis serpents à plumes et ses frises en stuc. 
12 osario
Un peu plus loin, se dresse un édifice de forme arrondie, fait inédit dans le monde maya. Surnommé El Caracol, l’escargot, par les conquistadors espagnols à cause de son escalier en colimaçon, il s’agit en réalité d’un observatoire astronomique maya. 
Les 4 portes de cet édifice rond sont orientées selon les points cardinaux et les 8 fenêtres du dôme, disposées à 45° les unes des autres, permettaient la cartographie complète du ciel,  aidant ainsi les prêtres à décréter les célébrations de certains rituels, de lancer les plantations ou les récoltes… 
13 el caracol
À l’extrême sud du site, se trouvent 2 édifices aux noms incongrus qui leur ont été donnés par les Espagnols à leur arrivée au XVIe siècle : 
– le couvent, qui était vraissemblablement un palais royal maya mais qui compte tenu du grand nombre de pièces ressemblait, aux yeux des conquistadors, à un monastère.
14 monjas 
– juste à côté, un bâtiment de taille bien plus modeste, a été baptisé la iglesia, l’église, fort probablement en raison de sa façade richement sculptée à l’effigie de Chaac, le dieu maya de la pluie. 
15 la iglesia
Ce site est réellement différent de tous les autres sites mayas que l’on a pu visiter jusqu’à présent, de part l’architecture originale, les nettes influences toltèques, mais aussi par la quantité impressionnante d’édifices restaurés ! 
Aucun doute, Chichén Itzá mérite amplement son statut de nouvelle merveille du monde ! 
Petit bémol cependant (ahhh les Français, on ne pourra jamais les empêcher de râler 😉) : nous avons regretté de ne pas pouvoir monter sur les édifices pour changer de perspective, il aura fallu nous contenter de marcher le long des sentiers… bordés d’étals à souvenirs avec des vendeurs ne se lassant pas de reproduire le cri du jaguar avec leurs appeaux ou nous tannant, en français, de rapporter une babiole « presque gratuit pour Emmanuel Macron » ou « pour la belle mère » 😁
8 marché souvenirs

3 Comments

  • Hélène Boué

    Incroyable cette richesse architecturale! Chaque site que vous visitez présente de nouvelles beautés . C’est fou comme ces civilisations étaient inventives avec des moyens et des outils sans doute limités . Chapeau 🎩.
    Ils étaient aussi très inventifs dans leurs coutumes un brin sanguinaires , les dieux ont bon dos !
    😘😘😘😘

  • Edmond

    C’est une généralité mais les marchands du temple gâchent tout. Merci pour ce récit, j’en apprends tout le temps.
    Bises aux PAZAs

  • Thomas

    C’est une habitude de se lever aux aurores pour pouvoir accéder parmi les premiers aux nouvelles merveilles du monde (bon au Macchu Picchu, malgré un réveil aux aurores on n’était pas « que » 3e dans queue! :))
    Mais quel site effectivement!! Quand on pense que ca date des IXe et Xe siecles et qu’ils ont construit cela sans la roue, et fait tous ces scupltures sans des outils en fer, c’est impressionnant!

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