Ciudad de México
Et maintenant cap sur Mexico !!
Mais vu que c’est l’une des plus grandes villes au monde et l’une des plus polluées aussi, il existe des restrictions de circulation pour les véhicules et il s’agit de ne pas louper le coche !
Concrètement, nous ne pouvons rouler librement que le dimanche. Le lundi et le samedi nous ne sommes pas autorisés à circuler de 5h à 22h et le reste de la semaine de 5h à 11h.
Nous profiterons de la fenêtre de tir du dimanche 6 mai pour rallier le bosque de Chapultepec, le grand parc de Mexico, situé à l’ouest de la ville, depuis notre paisible RV park de Cholula.
En chemin, nous ferons une petite pause champêtre sur les canaux de Xochimilco, au sud de l’agglomération.
Tous les week-ends, des familles « chapulines » (résidant à Mexico) viennent prendre un bol d’air (pas forcément pur, mais nettement plus qu’en ville 😉) sur les jolies barques couvertes et colorées de Xochimilco, ou y fêter un anniversaire autour des grandes tablées à bord pouvant accueillir jusqu’à une vingtaine de convives.
Nous embarquerons avec la famille de Maximo, gros bébé de 6 mois respirant la joie de vivre sur la barque « la consentida » pour une petite croisière de 3 heures sur les canaux, déjà utilisés au temps des Aztèques.
Tout au long du parcours, de petites « barques-cuisine » nous proposeront quesadillas et autres antojitos mexicanos, d’autres quelques refrescos ou encore des chansons célèbres interprétées par d’élégants mariachis !
Nous y passerons un agréable moment, plutôt au calme, avant de rejoindre l’agitation de la mégalopole de Mexico…
Finalement, nous n’y serons pas si mal dans notre petit parking poussièreux de Chapultepec :
– à peine 300 mètres à pied pour rejoindre le Papalote, el museo del niño, un musée dédié aux enfants, savant mélange entre le musée des enfants de Buenos Aires et la cité des enfants de la Villette, dont le rez-de-chaussée, ultra sponsorisé, propose un mini-supermarché, un atelier Lego, un cabinet de vétérinaire, une dinette géante etc…
Ou encore un espace nature sur les canaux de Xochimilco et leur faune spécifique, dont les emblématiques axolotls, ces amphibiens qui restent à l’état larvaire toute leur vie et qu’on ne retrouve que là !
Dans la cour, l’espace « burbujas » est entièrement consacré aux bulles de savon… avec lesquelles on peut faire des tunnels ou des parois en bulles de savon ! Une expérience unique, très appréciée par les petits et les grands !
Au premier étage, de nombreux ateliers proposent aux enfants (et aux parents), des expériences diverses et variées : du montage vidéo à partir de photos, à la fabrication et au lancement de fusées en papier, en passant par l’atelier modelage d’argile, de fabrication de papier recyclé, de musique à partir d’objets de la vie quotidienne ou d’expérimentations culinaires… il y a en a pour tous les goûts et surtout pour des heures d’amusement !
Nous y arriverons quasiment à l’ouverture, vers 10h et nous ne rentrerons au camping-car qu’après la fermeture, à 18h… une vraie journée des enfants, avec une petite semaine de retard sur le calendrier mexicain 😉
– à quelques centaines de mètres plus loin, nous irons, par une journée pluvieuse, visiter l’immense musée national d’anthropologie.
Les salles du rez de chaussée sont dédiées aux différentes cultures pré-hispaniques alors que celles du 1er étage présentent la vie moderne des indiens actuels, descendants de ces peuples pré-colombiens.
Après la salle consacrée à la préhistoire et au peuplement des Amériques par l’homo sapiens sapiens, nous passerons tour à tour dans les cultures Teotihuacan, Toltèque, Aztèque, Zapotèque, Mixtèque ou encore Olmèque ou Maya…
Nous serons subjugués par la richesse des sculptures, des pièces d’orfèvrerie et des codex, ces « livres » paints, pliés, pré-hispaniques racontant les épisodes majeurs de ces cultures, comme l’exode des Aztèques (encore appelés Mexicas) pendant près de 2 siècles avant d’établir Tenochtitlán à l’endroit mythique où ils rencontrèrent un aigle perché sur un cactus nopal, tenant dans son bec un serpent et d’y fonder leur capitale.
Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de Tenochtitlán dans l’actuelle Mexico : juste quelques ruines du Templo Mayor derrière la Cathédrale Métropolitaine, dominant le Zócalo.
Mais le mythe fondateur aztèque est encore bien présent aujourd’hui : le blason du Mexique qui trône au centre du drapeau national n’est autre que l’aigle perché sur un nopal et dévorant un serpent, tout comme l’icône de la station de métro du Zócalo !
Au premier étage, les filles seront ravies de trouver des reproductions d’habitations traditionnelles et de scènes de la vie quotidienne dont nous avons pu être témoins dans les états du sud du Mexique que nous avons visité, ainsi que toutes les pièces d’artisanat que nous avons pu voir dans les marchés : huipiles tissés, alebrijes, paniers, poteries… mais aussi sculptures de bois décorées de perles multicolores !
Le lendemain, la météo est nettement plus clémente : un temps idéal pour aller se balader en ville.
C’est en métro que nous nous y rendons, et en moins de 30 minutes, nous arrivons sur le Zócalo avec en face de nous la Cathédrale Métropolitaine et sur notre droite l’imposant Palacio Nacional.
Au premier coup d’oeil, nous avons l’impression que la cathédrale penche un peu à droite sur son côté droit et à gauche sur son côté gauche.
Et cette impression s’accentue encore quand on y pénètre : marcher à l’intérieur de cette cathédrale demande un effort supplémentaire… ça monte, ça descend, en pente douce évidemment, mais suffisamment importante pour qu’on le sente nettement !
D’ailleurs un énorme fil à plomb au centre de la nef permet de suivre le déplacement de la cathédrale au fil des années depuis sa construction en 1571, ou en tout cas le début des travaux qui ne se terminèrent qu’en 1813 !
Il faut préciser ici, que lorsque l’aigle indiqua aux Aztèques l’emplacement de Tenochtitlán, celui-ci dévorait son serpent perché sur un nopal situé au beau milieu d’un lac entouré d’une ceinture de volcans !
Les Aztèques s’adaptèrent à leur environnement et créèrent un vaste réseau de canaux pour se déplacer – dont les derniers vestiges se trouvent à Xochimilco – des ponts pour relier les zones émergées et même de petites îles flottantes pour cultiver.
Lorsque les Espagnols décidèrent de s’approprier la cité aztèque, ils employèrent beaucoup d’énergie pour assécher le lac afin d’y étendre leur ville nouvelle.
Ils utilisèrent une grande partie des pierres des édifices aztèques, dont il ne reste aujourd’hui que quelques ruines du Templo Mayor juste derrière la cathedrale.
Puis pour alimenter en eau l’agglomération, ils creusèrent des puits pour pomper l’eau du sous-sol… mais ils « baclèrent » un peu les études géotechniques, car l’assèchement du sous-sol spongieux de Mexico en déstabilisa la structure, qui se mit à s’enfoncer par endroits, surtout sous le poids des édifices importants, comme la cathédrale.
Juste à côté, nous irons visiter l’exposition temporaire sur les Mixtèques au Palacio National.
Pour entrer dans ce batiment officiel, il faut montrer patte blanche, laisser son passeport à l’entrée et retirer chapeau et lunettes de soleil ! Mais enfin, nous pourrons admirer certains des trésors découverts dans la tombe 7 de Monte Alban, comme le tant attendu crâne recouvert de turquoise !
L’expo interactive est très bien faite, et retrace la culture mixtèque depuis l’époque pré-colombienne jusqu’à aujourd’hui. En plus entièrement gratuite et avec des gardiens super sympas, qui, pour une fois, ne seront pas agacés par la présence d’enfants !
Et en prime, en sortant de l’expo, nous aurons tout le loisir d’admirer les fresques de Diego Rivera, célèbre peintre mexicain, représentant certaines scènes de la vie quotidienne des Aztèques à l’époque de Tenochtitlán…
Malheureusement les échaffaudages des restaurateurs nous empêcheront d’apprécier dans toute sa splendeur la fresque retraçant l’histoire du Mexique : depuis les peuples pré-hispaniques à la révolution au début du XXe siècle en passant par la conquête espagnole et l’invasion française de Napoléon III.
Une belle mise en bouche avant de pousser jusqu’au quartier de Coyoacán, où Diego Rivera partagera la demeure natale de Frida Khalo, elle aussi célèbre peintre mexicaine, à la vie parsemée d’épreuves (depuis sa polio à 6 ans à sa convalescence douloureuse après son terrible accident de bus à 19 ans) qui est devenue une icône du pays.
Visiter la Casa Azul est aujourd’hui un incontournable de Mexico. Quelque soit le jour de la semaine, il est nécessaire de faire la queue pour entrer dans le jardin intérieur de cette jolie maison bourgeoise.
Seule une partie de la maison est transformée en musée avec quelques tableaux de Frida et de Diego et des photos de famille, le reste de la maison a été conservé tel qu’il était à la mort de l’artiste en 1954, tel un éco-musée : on passe successivement de la salle à manger à la cuisine, puis à la chambre de Diego Rivera (et dans laquelle fut hébergé un temps Léon Trotski), à l’atelier de Frida, à sa chambre d’enfant et à son lit de convalescente sur lequel reposent aujourd’hui ses cendres déposées dans une jolie urne ayant la forme de son visage.
Au fond du jardin, une exposition temporaire présente les vêtements de l’artiste, dont le style et même les corsets orthopédiques qu’elle était obligée de porter, inspireront les plus grands couturiers.
Après cet épisode urbain, nous rejoindrons les faubourgs nord de l’agglomération, et nos amis les A2SL World pour aller visiter notre dernier site archéologique du voyage (à priori 😉) : les fameuses pyramides de Teotihuacan !
Nous entrons dans cet immense site par la porte n°2 qui fait face à la Pyramide du Soleil : 3e plus grande pyramide au monde (après celle de Cholula au Mexique et celle de Gizeh en Egypte) !
Après avoir monté 248 marches, nous arrivons au sommet d’où la vue sur l’ensemble du site est spectaculaire : au pied de cette pyramide sur son côté ouest s’étend la Chaussée des Morts, longue de plus de 2 km qui relie la Ciudadela, au sud, à la Pyramide de la Lune, au nord.
Nous passerons toute la journée à déambuler dans ce site immense : de la dernière plateforme accessible de la Pyramide de la Lune au musée des fresques retrouvées dans les palais du site, puis du palais de Quetzalpapálotl avec ses jolies peintures de jaguars, de perruches ou d’escargots emplumés au museo de sitio présentant quelques vestiges de poterie et de sculptures pour arriver enfin au palais de Quetzalcoatl, dans la Ciudadela oú l’une des façades est richement sculptée de nombreuses têtes de serpent à plumes en alternance avec des têtes étranges à 4 yeux, évoquant plutôt Tlaloc, le dieu de la pluie ou le serpent de feu qui porte sur son dos le soleil lors de son voyage quotidien dans le ciel ! Une véritable merveille dont nous avions pu admirer une reproduction colorée au musée d’anthropologie.
On a du mal, aujourd’hui à s’imaginer la ville telle qu’elle devait être dans les premiers siècles de notre ère : aucune pierre n’était visible, toute les surfaces étaient recouvertes de stuc et richement peintes dans des nuances de rouges…
La cité devait être grandiose !
Ainsi s’achève notre visite de l’état de Mexico.
Le compte à rebours de notre séjour au Mexique vient de s’enclencher… ⏲
Dans une 10aine de jours, il faut nous ayons atteint les Etats-Unis !
En voiture Simone 😉
Hélène Boué
Quelles richesses , quelles merveilles ! Il y a de quoi se mélanger les pinceaux dans toutes ces civilisations !
Merci de nous faire partager vos découvertes .
😘😘😘😘.
Edmond
C’est toujours aussi passionnant à lire et à voir. Merci pour ce récit.
Bonne continuation.
Bises d’Alsace à vous quatre.
Danièle et Edmond