La cordillera blanca
A 8h du matin, nous sommes enfin sortis de l’agglomération liménienne, après un rapide petit déjeuner sur une aire d’autoroute bien sale, nous empruntons la panaméricaine nord péruvienne jusqu’à Barranca où nous bifurquons en direction de la cordillère blanche.
Malgré les panneaux de signalisation, on trouve de tout le long de la panaméricaine : des moto taxis, des camions aux chargements impressionnants, ou même des pèlerins trainant leur croix…
Quelques km après nous être engagés sur la route 16, le soleil fait son retour ! Nous sommes bien contents de quitter la grisaille côtière qui ne nous a pas quitté depuis Paracas. La route est fort jolie, bien sinueuse et très empruntée par les camions de carburant…
Et enfin 12 heures après avoir quitté Lima et après avoir passé un col dans un tunnel à 4500 mètres d’altitude, nous arrivons à Chavin de Huántar. Cette petite ville célèbre pour son site archéologique est perchée à 3200 mètres d’altitude environ.
Nous pourrons y découvrir un temple d’une des plus anciennes cultures connues au Pérou qui prospéra entre 1000 et 300 avant JC, précédant celle des Incas de près de 2000 ans.
Le dieu principal des Chavin était un félin, on peut d’ailleurs observer sur le temple une tête sculptée de puma stylisé.
On y visite également un temple sous terrain qui servait autrefois de lieu de formation pour les prêtres chavin : ces derniers étaient enfermés dans les labyrinthes sous terrains, très bien ventilés, après avoir absorbé des substances psychotropes. L’obscurité des lieux ainsi que les bruits générés depuis l’extérieur étaient sensés accentuer les hallucinations dont ils étaient victimes, leur permettant ainsi d’entrer en transe et en communication avec le monde des esprits. Les filles ont adoré se promener dans ces sous terrains : pour une fois qu’elles sont ravies de visiter des ruines 😉
En repartant vers Yungay et Caraz, nous avons essuyé une sympathique averse de neige et de grêle ! Nous sommes sous les tropiques, mais à 4000 mètres d’altitude, il peut faire un peu frais !
En remontant la route 3N entre les cordillères blanche à l’est et noire à l’ouest,
nous nous arrêtons devant l’ancienne ville de Yungay, située à 2km de la nouvelle ville. De cet ancien village, il ne reste rien que le cimetière surmonté de sa statue d’ange, quelques restes de l’église, un bus complètement écrasé et quelques cuves rouillées de l’ancienne station service.
Le 31 mai 1970, un gros séisme d’une magnitude de 7,9 a tellement secoué la région qu’ une partie du sommet du Huascarán, le toit du Pérou qui culmine à 6768 m (et qui a d’ailleurs perdu quelques mètres ce jour là !) s’est effondré et a provoqué une avalanche de glace et de pierre atteignant plus de 9 millions de mètres cubes de débris et une vitesse de plus de 200km/h en arrivant au village. C’est ainsi que 3 minutes après la secousse, le village entier et les 18 000 âmes qui y habitaient furent rasés de la carte du Pérou.
Aujourd’hui, l’ancien village ressemble à un jardin du souvenir très joliment fleuri. Tous les ans, à la date anniversaire de la catastrophe, une messe et des commémorations y sont célébrées. En 1995, une stèle y a été érigée à la mémoire des disparus, mais un peu plus de 20 ans plus tard, celle-ci est penchée comme la tour de Pise, démontrant que même encore maintenant le terrain recouvrant le village enseveli n’est pas toujours consolidé.
Après cette émouvante visite, nous continuerons notre exploration de la région par une petite visite à la laguna Parón, située à quelques 25 km de Caraz, et accessoirement plus de 2000 mètres plus haut. Nous ferons appel à Victor pour nous y emmener avec son petit taxi où nous longerons à 10 : les 4 petits pas dans les grands, les 4 PAZA, Victor le chauffeur et son fils de 7 ans, assis sur le frein a main ! Après 2 heures de piste bien pourrie mais fort jolie, nous arrivons enfin à la laguna Parón : un magnifique lac glaciaire bleu turquoise !! Une vraie merveille !!
Cette belle journée nous donnera envie d’aller voir d’autres lagunas de la région, et en suivant les conseils de Jaime, le propriétaire du chouette camping Guadalupe de Caraz, nous nous aventurons avec nos 2 camping-cars, Elliot et la Casa des PAZA, sur la piste qui mène aux lagunas Llanganuco.
Grand mal nous en prit ! Les 35 km de piste depuis Yungay (le nouveau village) furent une succession de galères :
A peine 5 km de piste plus tard, et Elliot reste coincé dans une montée qu’il ne peut pas gravir ! Qu’a cela ne tienne, ce n’est pas ça qui va nous arrêter ! Nous grimpons tous les 8 dans la Casa des PAZA et c’est réparti !
En arrivant à l’entrée du parc où sont vendus les billets, Pierre se rend compte qu’un des pneus arrières droits fuit, nous tentons d’arriver à la première lagune pour y changer la roue, moins de 10 km plus loin… manque de bol un des cailloux de la piste nous plie la jante et nous déchausse le pneu… nous voilà donc en train de changer la roue dans une côte ! Génial ! Et comme notre roue de secours n’est autre que la roue qui avait crevée en Bolivie à cause d’une hernie et dans laquelle nous avons installé une chambre à air, Pierre roule doucement, en 1ère, ce qui fait tellement chauffer le moteur, que nous devons nous arrêter 600 mètres avant le parking pour le faire refroidir. Et bien entendu, pendant les 10 minutes que nous avons passé sur le bas côté 5 bus et camionnettes sont passés à côté de nous, certains tentant même de forcer le passage !
Bref, après 4 heures, nous arrivons enfin au parking de la laguna Chinancocha ! Nous pique-niquons rapidement avant de nous atteler à la mécanique, surtout Stéphane et Pierre… c’est parti pour près de 3 heures de redressement de jante, de pose de mèches et de rustine sur les 2 perforations du pneu et évidemment de gonflage à 4 bars à la pompe à pied !
De toute cette journée, nous ne ferons qu’une très courte balade pour aller admirer la laguna, et les sommets environnants avant que les nuages de l’après midi ne les recouvrent entièrement !
En redescendant, Nathalie et Stéphane nous précisent qu’aujourd’hui, ils fêtent leur 11e anniversaire de mariage ! C’est décidé nous rebaptisons les noces de corail en noces de caoutchouc !!
Thomas
Ha ha ha ha, les noces de caoutchouc, c’est bien trouvé! 🙂
Je vois que les magnifiques lagunes que vous avez vus ont compensé pour les petits tracas de la route et les galeres des crevaisons…
Qu’elle est magnifique cette cordillera blanca avec toutes ces lagunes!
J’admire également le rayon de soleil qu’on voit trouer l’averse de grele et de neige quand vous quittez Chavin!
Grosses grosses bises!!
Thomas
Hélène BOUÉ
Pour une fois je me suis fait coiffer au poteau !
En effet , Thomas , quelle splendeur tous ces paysages , cela compense les tracas de la route .
Vive la Pazaventure avec Les « squatteurs » belges !
😘😘😘😘😘😘😘
👴& 👵
Edmond
A réparer les pneus et les roues sur les routes caillouteuses vous pourrez bientôt vous inscrire dans un rallye raid. Bravo les mécanos et bonne continuation !
Bises aux PAZAs et aux compagnons de route.
Danièle et Edmond