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La Cueva de las Manos

Nous rattrapons la Ruta 40 quelques dizaines de kilomètres après avoir quitté El Chaltén. La route est plutôt en bon état et nous ne croisons pratiquement que des guanacos et des nandous, les voitures et les camions se font nettement plus rares.

Nous notons quelques incohérences entre les cartes routières que nous consultons et la réalité de la route : la Ruta 40 actuelle, goudronnée, serpente plus que l’ancienne Ruta 40 (que l’on trouve sur les principales cartes éditées en Europe !) et dessert de petits villages sans autre grand intérêt que de se ravitailler en carburant, en eau ou en nourriture, dont Gobernador Gregores par exemple !

Seuls 72 kilomètres récalcitrants ne sont pas encore goudronnés, entre Très Lagos et Gobernador Gregores justement ! et vu le trafic sur cette portion de route, pas étonnant que les travaux, dont nous n’avons vu que les panneaux, trainent en longueur (au moins depuis début 2016, d’après les commentaires des voyageurs qui nous ont précédés sur l’application iOverlander).

La piste est dans l’ensemble plutôt bonne, et nous sommes contents que cette portion de route ait été réouverte après de gros éboulements en mars dernier, qui ont obligés de nombreux voyageurs à faire un détour énorme jusqu’à Rio Gallegos, sur la côte atlantique !

ruta 40 en construction

Avant de rejoindre la frontière chilienne et la fameuse carretera austral ou Ruta Nacional 7, nous faisons une petite halte du côté de Bajo Caracoles pour aller visiter la fameuse Cueva de las Manos, la grotte des mains, site de peintures rupestres classé au patrimoine culturel de l’Unesco depuis 1999.

50 kilomètres de piste nous conduisent de Bajo Caracoles au Cañadon del Rio Pinturas, le canyon de la rivière Pinturas (peintures). Un magnifique canyon creusé par le Rio Pinturas, qui n’est plus maintenant qu’un petit ruisseau, et dont les falaises sont constituées de ignimbrites, des roches constituées des débris consolidés d’énormes explosions volcaniques alentours.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, la visite de la Cueva de las Manos (la grotte des mains) n’est pas à proprement parlé la visite d’une grotte, mais est en réalité une balade le long d’une falaise sur laquelle on peut admirer des peintures rupestres de différentes époques, et dont les plus anciennes ont été datées à -9300 ans avant notre ère, et les plus récentes à -1300 ans. Ces falaises ont donc vu passer quelques générations d’homo sapiens sapiens avant nous, ce qui rend ce site si exceptionnel : nos ancêtres nomades n’avaient encore ni cartes, ni GPS à leur disposition !

la cueva de las manos 1 - Copie

Ces peintures réalisées à même la falaise et donc sans aucune protection du soleil ou des intempéries sont dans un état de conservation remarquable depuis des millénaires, grâce sans doute, au climat sec de la Patagonie !  Les peintures protégées par les surplombs de la falaise présentent, tout de même, des couleurs moins « passées » que les peintures plus exposées aux rayons du soleil…

90% des dessins peints sur les parois représentent des mains, et en majorité des mains gauches en négatif, comme au pochoir, chaque génération apportant sa touche personnelle par-dessous la précédente. Mais on observe également des pochoirs de mains d’enfants, plutôt en bas de la paroi, et en comparant avec les mains d’Agathe et de Zoé, certaines sembleraient avoir été faites par des enfants d’environ 3 ans ! Ou même une main à 6 doigts ou encore des pattes de nandous…

la cueva de las manos 3 - Copie

D’autres peintures racontent également le quotidien de ces hommes préhistoriques et en particulier le quotidien des chasseurs de guanacos à l’aide de lances ou de boleadoras, sorte de projectile constitué d’une corde enroulée autour d’une boule de pierre, et munie d’un manche très probablement en bois à l’autre extrémité. Ces projectifs envoyés à grande vitesse sur les guanacos les percutaient ou s’enroulaient autour de leurs pattes, les faisant ainsi tomber à terre.

la cueva de las manos 2 - Copie

Ces peintures polychromes réalisées à l’aide d’oxydes de fer (rouge), de manganèse (noir), d’argile (blanc) ou encore de jarosite sodique (jaune) nous plongent dans les origines de l’humanité et c’est assez émouvant de les admirer quelques millénaires plus tard, quasiment intactes… 

One Comment

  • gaelle

    une main à six doigts??? timeo

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