Nous quittons Gualeguaychú sous une pluie battante en direction de San Antonio de Areco, la plus jolie ville de la Pampa Argentine selon Lonely Planet. C’est en effet une jolie petite ville très calme, le centre-ville colonial est très agréable, mais les 48 heures de pluie non-stop et la boue omniprésente au camping auront raison de nous, et nous poursuivons la route en direction du Sud et de la côte atlantique.

Nous empruntons plusieurs routes nationales ou provinciales, et leur état est très variable d’une portion à l’autre : de la route bétonnée très mauvaise où les camions locaux slaloment pour éviter les nids de poule et les fissures présents tous les 50 mètres, au billard coaltaré en passant par les zones en travaux, nous trouvons de tout !

Les paysages que nous traversons ressemblent étrangement à ceux observés pendant notre courte étape en Uruguay : des prairies sans relief à perte de vue, des vaches, des chevaux, des moutons, parfois des champs de tournesol ou de maïs… et des eucalyptus et des peupliers partout !

Nous croisons quelques gauchos, les cow-boys ou stockmen locaux, avec leurs bérets noirs ou rouges caractéristiques, et également de nombreux petits autels rouges, sur les bas côtés, à la mémoire du « Gauchito » Antonio Gil une sorte de Robin des Bois local ayant vécu au XIXe siècle, célébré dans toute l’Argentine, presque comme un saint ! 

Sur la route, nous atteignons nos premières 1000 bornes !! et le soleil est revenu !!

Lorsque nous arrivons à Tandil, sous le soleil (youpi !) les paysages sont plus vallonnés et nous sommes ravis de pouvoir enfin nous promener au milieu de la nature, plutôt que dans les rues des villes que nous traversons. Nous trouvons un camping confortable (douches chaudes et wifi) près de la colline Cerro El Centinela où nous nous empressons d’aller nous balader !

Nous profitons également de notre passage à Tandil pour tenter de trouver un réparateur de frigo qui pourra nous aider : alors qu’il fonctionnait très bien sur le 220 volts ou au gaz, voilà que notre frigo fait des siennes et se met à clignoter rouge quelque soit le mode de fonctionnement choisi… pas génial pour conserver la nourriture au frais avec la chaleur ambiante ! Nous avions repéré un réparateur de heladeras à Tandil, mais après avoir jeté un œil rapide à notre frigo, il décline pouvoir nous aider. En revanche il nous indique une autre adresse à laquelle nous pourrions trouver de l’aide… Calle Machado 350 ! Nous y trouvons un monsieur dénommé Juan qui diagnostique un problème de la carte électronique de notre frigo. Il nous explique que les frigos argentins qu’ils réparent sont beaucoup plus sommaires et ne contiennent pas d’électronique, juste des commutateurs pour passer du mode 220 au mode gaz. Il décline également pouvoir nous aider dans les règles de l’art, craignant pour la garantie de notre frigo … 

De guerre lasse, nous nous dirigeons vers Carrefour pour y refaire le plein de courses et de poches de glaçons pour utiliser notre frigo comme une glacière, faute de mieux, avant de tenter de trouver une solution sur internet en rentrant au camping (vive le wifi !!) 

Le magasin est quasiment vide, les courses sont vite faites, et alors que nous sommes en train de récupérer notre appareil Caja YA (voir article sur Gualeguaychú 😉 ) le fameux Juan rencontré plus tôt, nous aborde : il a, semble-t-il, réfléchi à notre problème et nous comprenons, malgré son flux de paroles très dense, qu’il nous invite à repasser à l’atelier pour qu’il puisse jeter un nouveau coup d’œil à notre frigo en compagnie de son frère, Blas.

Nous nous garons vers 15h30, le vendredi 17 février, dans la rue Machado, alors que le soleil cogne encore fort. Les 2 frères proposent de jeter un œil au frigo démonté et de nous bricoler une réparation de fortune pour allumer notre frigo manuellement (enfin c’est surtout Blas qui propose cette solution !). Nous acceptons la proposition : il est fort peu probable de trouver une meilleure solution, comme le remplacement de notre carte électronique, au fin fond de la Patagonie, là où nous nous dirigeons !! Et dire que nous avions choisi un camping car pas trop récent pour éviter les problèmes électroniques, il aura fallu que ça tombe sur le frigo !! 

Il s’agit maintenant de sortir le frigo pour le déposer dans leur atelier… Quelques mesures nous rassurent : le frigo peut être sorti du camping car vers l’extérieur, via la soute, par dessus le lit d’Agathe… mais pour le sortir de son emplacement initial, c’est une autre paire de manches !! Il aura fallu presque 4 heures à Pierre, Juan et Blas pour enfin déloger le frigo !! Heureusement que les 2 frères étaient persévérants et patients… Les filles ont été d’un calme olympien pendant ces 4 heures enfermées dans le camping car le long d’une rue passante, avec quelques mètres carrés de trottoir pour se dégourdir les jambes ! Au programme de l’après-midi, bricolages en tout genre à base de papiers de couleurs, de ciseaux, de colle, et feutres… et quelques dessins animés ! 

Nous rentrons au camping soulagés d’avoir trouvé une solution pour le frigo… Il faudra à présent, être patients car Blas ne s’est engagé sur aucun délai de réalisation : « repassez lundi après-midi ou mardi » nous a-t-il dit quand nous sommes repartis… Nous prolongeons donc notre séjour au camping de 4 nuits supplémentaires et mettons à profit ce temps additionnel à Tandil pour poursuivre les leçons d’école et les travaux manuels,  pour goûter les spécialités locales (quesos & fiambres, soit fromages et charcuterie !!), pour réparer quelques bricoles dans le camping car (les stores occultants qu’on n’arrivait plus à ouvrir depuis Montevideo, de la résine sur les petits pocs ici ou là), pour mettre le blog à jour, et aussi pour aller se balader !! avec pour glacière, notre bidon étanche pour la lessive 😉