La route jusqu’à la Péninsule Valdés se passe sans encombre, sur une belle route asphaltée… Cependant nous la trouvons très longue après les événements de la matinée…

Le paysage est assez désolé : toujours la même végétation rase sans un seul arbre à l’horizon pour se protéger du soleil ou du vent patagonien qui souffle inlassablement. Il fait grand beau et on n’aperçoit pas un nuage à l’horizon. Contrairement à ce à quoi nous nous attendions, il fait plutôt chaud par ici : le thermomètre affiche 29°C !

Après nous être acquittés du droit d’entrée, nous poursuivons la route jusqu’à Puerto Piramides, le seul village de la Péninsule, et aussi le seul endroit où il est autorisé de camper.  Le village est niché au sud de la Péninsule dans le Golfo Nuevo, protégé du vent par les falaises environnantes.

Nous trouvons facilement le camping municipal, dans ce petit village ne comptant que 2 rues, mais grand nombre de tours opérators proposant sorties plongées & PMT (palmes masques tuba ou snorkeling), sorties en bateau pour observer les baleines à la bonne saison (soit juillet/août comme en Calédonie), pour observer les lions de mer etc…

Le camping est très surprenant : il est pratiquement plein et nous peinons pour trouver un endroit où nous installer, il y a beaucoup de sable à certains endroits et nous n’avons pas spécialement envie de renouveler nos exploits du matin 😉 Aucun emplacement n’est délimité, et les gens s’installent tant bien que mal autour des poteaux électriques pour pouvoir se brancher. On remarque également de nombreux véhicules bien pourris type bus ou caravane qui semblent abandonnés sur le terrain de camping depuis des lustres… Mais à la tombée de la nuit, tels des animaux nocturnes, toutes ces épaves reprennent vie quand leurs propriétaires rentrent qui de la pêche (oui oui on est bien dans une réserve naturelle, mais la pêche semble autorisée !), qui d’une balade en jet ski, ou qui de la plage les bras chargés de parasols et de chaises pliables…

Les douches sont ouvertes uniquement de 19h à 21h, limitées à 3 minutes par personne et on ne peut y accéder qu’avec un ticket valide. L’eau coule en filet dans les bacs réservés à la vaisselle et rincer ses affaires de plage ou laver du linge n’est pas autorisé, bien que tout le monde le fasse…

Le côté poussiéreux et désertique de l’endroit nous donne l’impression d’être plutôt dans le désert du Nevada plutôt qu’au cœur de la Patagonie Argentine.

En tout cas, nous sommes bien contents d’être arrivés ! 

Nous passerons 3 jours sur la Péninsule pour découvrir les trésors de la faune patagonne : les lions de mer à la Punta Piramides et la Punta Norte, les manchots de Magellan et les éléphants de mer à la Caleta Valdés, les oiseaux & les guanacos en grand nombre le long des pistes poussiéreuses, et les tatous se baladant sur les parkings au milieu des voitures…

Pour notre troisième et dernière nuit sur la Péninsule, nous décidons de bivouaquer malgré notre problème électrique toujours pas résolu : nous faisons donc le plein de bidons d’eau (l’eau minérale est vendue en Argentine en bidons de 6,5 litres qui peuvent s’avérer très pratiques…) et rechargeons la batterie de l’appareil photo avant de partir.

Les endroits pour bivouaquer ne sont pas aisés à trouver : peu de sentiers de balade sont proposés et les points de vue pour observer les animaux sauvages se situent au bord des pistes (poussiéreuses) qui traversent des estancias spécialisées dans l’élevage de moutons. Nous nous installons tout de même près de la Pingüinera (attention faux ami : en espagnol Pingüin veut dire Manchot !) pour y passer la nuit, et alors que je suis en train de doucher les filles, nous sommes abordés par Hector, le chef des gardes nature (guardiafauna) de la Péninsule, qui, après discussion avec Pierre, nous invite à plutôt venir bivouaquer à quelques kilomètres de là, près de l’observatoire des éléphants de mer et de sa maison.

La nuit est très venteuse, et il n’y a rien pour nous abriter du vent… On sent par moments les rafales de vent secouer le camping-car !

Le lendemain matin, nous sommes les premiers sur l’observatoire des éléphants de mer : on aperçoit beaucoup de femelles échouées sur la plage de galets, alors que d’autres ont l’air de se chamailler, deux sœurs peut être ?!

Un peu plus loin en allant nous promener sur le seul sentier que nous avons trouvé sur la Péninsule Valdés, nous découvrons un énorme mâle affalé sur les galets, qui fait pratiquement la taille des 2 femelles allongées quelques mètres plus loin… ce gros mâle a l’air très fatigué, et ne se redresse pas pour nous montrer sa trompe, comme celui des panneaux de signalisation… Mais même de loin, il est impressionnant !

Nous repartirons les yeux encore émerveillés de tous les animaux que nous avons eu la chance d’observer…

Nous resterons 2 jours à Puerto Madryn au sud de la Péninsule Valdés dans un camping plus traditionnel, dont 1 jour complet que nous mettrons à profit pour nettoyer de fond en comble l’intérieur du camping-car où la poussière des pistes de la Péninsule Valdés s’est infiltrée partout, jusque dans les placards fermés. L’autre étant réservé à faire des courses au supermarché, faire le plein  de gaz et de carburant, mettre à jour le blog avec une connexion difficile et pas très stable, déposer du linge à la lavanderia et réparer notre problème électrique !! Lorsque nous étions à Playas Doradas, alors que Pierre et moi étions dans la cellule en train de préparer le repas et le camping-car pour la nuit, les filles jouaient à « la dame » dans la cabine, et l’une d’entre elles a, accidentellement, tourné l’interrupteur du coupe circuit ! Il nous aura fallu 5 jours pour trouver la cause de cette « panne » électrique… un peu bête certes, mais nous sommes bien soulagés que ce ne soit que ça !!

Nous sommes maintenant parés pour les prochains bivouacs dans notre progression toujours plus au sud…