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Las capillas de marmól

Nous rejoignons la Ruta 40 en direction de la petite ville sans grand intérêt de Perito Moreno (à ne surtout pas confondre avec le magnifique glacier que nous avons pu admirer) puis nous bifurquons vers le lac Buenos Aires et la frontière chilienne.

Nous traversons au poste frontière Rio Jeiminemi encadré par les villes de Los Antiguos coté argentin et Chile Chico côté Chili ! Le temps de finir nos produits frais d’un côté de la frontière et d’en refaire le plein de l’autre côté, et nous poursuivons la route : cette fois-ci, nous quittons le goudron et attaquons le ripio (la piste) que l’on devrait suivre pendant un petit moment.

Les premiers 100 kilomètres sur la Ruta 265 se passent plutôt bien : la chaussée est bien compactée, le ripio est bien meilleur que ce qu’on a connu jusqu’à présent, pourvu que ça dure. Le temps est superbe et les paysages magnifiques, tellement plus vallonnés et variés que du côté argentin. La route serpente le long du lac Buenos Aires, qui s’appelle désormais Lago General Carrera depuis que l’on a passé la frontière ! Ses eaux limpides font, parait-il, la joie des baigneurs en été, mais la saison chaude est passée et nous ne risquons même pas d’y tremper un orteil 😉

1 la ruta 265 au chili

Sur le bord de la route, à côté d’un petit autel à la gloire du gauchito Antonio Gil (bizarre bizarre, nous ne sommes plus en Argentine pourtant !!), nous découvrons un petit autel à la gloire de Difunta Correa, devant lequel s’entassent de nombreuses bouteilles de plastique remplies d’eau, comme nous avons déjà eu l’occasion d’en apercevoir quelques-uns sur les routes depuis le début du voyage.

2 la ruta 265 2

Cette Difunta Correa (la défunte Correa) est un personnage mythique, célébrée comme une sainte au Chili, en Argentine et en Uruguay. La légende raconte que Deolinda Correa mourut de soif, de faim et d’épuisement au bord d’une route, sous un arbre, alors qu’elle suivait son mari, recruté pendant les guerres civiles argentines du 19e siècle. Cependant son fils, encore bébé, fut retrouvé, le lendemain, bien vivant dans les bras de sa mère et tétant son sein, par des muletiers qui passaient par là. Depuis lors, interprétant comme un miracle la survie de l’enfant,  les muletiers  et, par la suite, tous les usagers de la route, en particulier les routiers, lui rendent hommage en dressant de petits sanctuaires sur les bords des routes, devant lesquels ils laissent des bouteilles d’eau pour étancher la soif de la défunte.

Et voilà que sans vraiment s’en rendre compte, nous avons parcouru 1000 nouvelles bornes ! nous voilà donc à 8000…

8000 bornes

Nous ferons une halte à Puerto Guadal, petit village très très calme au bord du lac, surtout pour un dimanche de Pâques !

Et c’est au lever du jour que nous rattrapons la fameuse Carretera Autral en direction de Puerto Rio Tranquilo. La route est toujours aussi jolie, bordée d’arbres et laissant apparaitre au gré des virages des sommets enneigés, le champ de glaces nord (el campo de hielo norte) ou les eaux scintillantes du lago General Carrera. Néanmoins l’état de la chaussée est nettement moins bon que celui de la ruta 265 : les nids de poule sont très nombreux…  et les zones de travaux empiétant sur toute la largeur de la route, ressemblent par endroits à un champ fraichement labouré. Nous sommes bien contents d’avoir fait installer une plaque de protection sous le moteur !

3 lever du jour à Puerto Guadal

 

4 carretera austral 1

5 carretera austral 2

Nous arrivons en milieu de matinée à Puerto Rio Tranquilo, petit village assez touristique, connu entre autres pour ces visites des chapelles de marbre (las capillas de marmól) sculptées par les eaux cristallines du lac. De nombreuses agences touristiques proposent des petites balades en bateau pour aller observer de plus près ces merveilles géologiques, seulement visibles depuis le lac… Comme le tarif est le même dans toutes les agences, nous choisissons le prochain bateau à partir.

6 sortie bateau

Equipés de nos gilets de sauvetage, nous partons pour 1h30 de navigation durant laquelle nous pourrons admirer successivement des cavernes de marbre (las cavernas de marmól) dans lesquelles notre guide nous fera entrer, un tunnel de marbre (el tunel de marmól) une cathédral de marbre (la catedral de marmól) et même une chapelle de marbre (la capilla de marmól) !

7 cavernas de marmol 1

8 cavernas de marmol

9 la cathédrale de marbre

10 la chapelle de marbre

Les plus imaginatifs pourront même apercevoir des formes connues dans ces sculptures naturelles de marbre : une tête de chien, un arbre, une tortue ou même une tête d’éléphant… et en s’y attardant un peu plus, il est certain que bien d’autres pourraient être reconnues !!

11 les formes de marbre

Nous en prenons plein les yeux ! Nous sommes cependant contents de rentrer à terre, frigorifiés par cette petite balade… Il nous faudra quelques temps pour nous réchauffer.

Nous passons une nuit tranquille au bord du lac : le matin, le vent s’est levé et le lac apparait nettement moins calme pour y naviguer que la veille… Nous quittons ce petit village sous les tourbillons des feuilles dorées des peupliers (los alamos). Nous profitons de notre pause pique-nique au bord du Rio Murta pour faire un appoint d’eau (glacée) dans nos réservoirs.

12 remplissage rio murta

Plus nous avançons le plus le ciel se charge de nuages, et c’est sous la pluie et au milieu de magnifiques forêts de Nothofagus que nous poursuivons la carretera austral en direction de Coihaique.

13 carretera austral sous la pluie

 

 

4 Comments

  • Hélène et Jean-Paul

    Il ne manque plus que la poule de Hienghen !!!
    Quelle ménagerie de marbre , bravo pour le sculpteur !
    Bises des parents

  • Edmond

    Le revêtement de la National 7 est vraiment particulier. Rien à voir avec la notre. Toujours des paysages magnifiques et des images étonnantes, cela parait incroyable. La Nature nous ébahit. Les kilomètres défilent et nous profitons pleinement de votre périple.
    Grosses bises d’Alsace à vous quatre.
    Danièle et Edmond

  • Michel et Anne-Jo

    Merci pour la carte qui sent bon le voyage après avoir parcouru un itinéraire long et peut-être compliqué pour arriver jusqu’à nous.

    On suit toujours, avec le doigt, le périple des PAZA, sur l’atlas. Les routes y sont représentées par différentes épaisseurs de traits et couleurs, mais vos photos révèlent des revêtements assez « variables » et des paysages de reliefs loin de la projection horizontale du papier !

    Bonne route.

    Michel, Anne-Jo.

  • gaelle

    les paysages dans la brume sont splendides!!!
    gaelle
    c’est super! j’ai cru que les cailloux de marbre etaient de la glace!!!! Timeo
    j’aime beaucoup! j’ai vu qu’il y avait de la neige dans la montagne!! Noe

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