Le cratère de Chicxulub
☡ petite digression géologique ☡
Depuis que la vie existe sur Terre, soit depuis environ 3,5 milliards d’années, 5 épisodes d’extinction massive se sont succédés, c’est à dire des crises biologiques se réalisant sur des durées très courtes (à l’échelle géologique, quelques millions d’années maxi 😉) et où à chaque fois au moins 75% des espèces vivant sur la Terre disparaissent : animaux & végétaux aussi bien terrestres qu’aquatiques.
La dernière en date est bien connue du grand public, puisqu’il s’agit de la crise Crétacé-Terciaire (connue aussi comme l’extinction K-T, de l’allemand Kreide-Tertiär) qu i a vu s’éteindre les dinosaures, il y a 65 millions d’années.
Cette extinction est associée à une signature géologique, bien connue sous le petit nom de limite K-T, se retrouvant dans différentes zones du monde sous la forme d’une fine couche argileuse anormalement en riche en iridium, élément très rare sur Terre, mais fréquemment rencontré dans les météorites.
Plusieurs théories pour expliquer cette 5e extinction massive sont avancées par les scientifiques. L’une d’entre elles serait donc la chute d’une énorme météorite sur Terre, provoquant une onde sismique de telle ampleur qu’elle aurait fragilisé la croûte terrestre, et déclenché de nombreuses éruptions volcaniques.
La quantité très importante de gaz dégagée par les volcans et par l’impact de l’astéroide aurait modifié radicalement les conditions atmosphériques de notre planète, causant la mort d’un nombre important d’espèces vivantes, dont les dinosaures.
Mais où est ce que cette météorite a pu t-elle bien tomber ?
Jusque dans les années 1970, aucun indice ne permettait de localiser l’endroit de l’impact, donnant du grain à moudre aux détracteurs de cette théorie.
Pourtant au début de années 1980, les géologues de la Pemex, la compagnie pétrolière mexicaine, localisèrent, grâce à des sondages, l’astroblème, le cratère de l’impact de cette météorite monstrueuse, de plus de 10 km de diamètre, dans le nord de la péninsule du Yucatán, au niveau du petit village côtier de Chicxulub Puerto.

A peine 100 km séparent Izamal de Chicxulub Puerto ! Il ne faut pas longtemps pour nous décider à faire ce petit détour…

En arrivant dans la petite ville, nous somme surpris de ne rien voir : pas de cratère, on se doutait bien qu’il allait se remblayer depuis le temps, 65 millions d’années, ça commence à faire, mais rien pas un musée, pas de panneau, rien !
Juste une toute petite stèle commémorative au milieu du parque central, devant laquelle tout le monde passe sans s’en même la remarquer.
Même nos filles, pourtant averties sur la question, lui préfèrent les balançoires.

Nous avons l’impression que seuls nos petits coeurs de géologues se serrent à cet endroit précis (enfin presque, parce qu’avec ses 10 km de diamètre, on peut dire qu’elle était imposante cette météorite !), oú s’est scellé le destin des dinosaures, mais le nôtre aussi !! Sans ce changement majeur, jamais les mammifères n’auraient pu prospérer et jamais l’homo sapiens sapiens n’aurait émergé !
Heureusement, l’exposition temporaire du Gran Museo del Mundo Maya de Merida dédiée à Chicxulub et à la géologie du Yucatán comblera nos attentes.



Nous en profiterons également pour visiter l’expo permanente, dédiée aux Mayas, ceux d’avant la conquête espagnole et qui ont bâti de si belles cités sans roue ni outil métallique ; ceux de l’époque coloniale, qui ont dû faire face à l’envahisseur et s’adapter pour faire perdurer les traditions ancestrales, que l’on retrouve encore chez les Mayas d’aujourd’hui qui font les cohabiter avec les rites chrétiens importés d’Europe en un savant mélange !



Nous ferons l’impasse sur la ville de Merida, le temps passe vite et le compte à rebours d’ici la fin de notre PAZAméricaine vient de s’enclencher : il nous reste une 60aine de jours pour rallier Baltimore… À partir de maintenant, il va vraiment falloir faire des choix 😉

Hélène Boué
Merci pour cette leçon de géologie très bien documentée , c’estcomme si nous y étions ! 🤗
😘😘😘😘
Edmond
Vous avez bien fait de faire un détour, les musées sont toujours aussi intéressants.
Certains scientifiques affirment que la sixième extinction massive est en cours. Elle concernerait l’homo sapiens sapiens en particulier.