Le parc national côtier Machallila
C’est tout crottés que nous quittons Dos Mangas pour reprendre la route en direction du nord vers le parc national Machallila, le seul parc côtier d’Équateur.
Ce parc, crée en 1979, a pour mission de conserver les maigres zones d’habitats côtiers encore présents, mais qui sont en rapide régression. Ils représentent environ 50 km de plage, 40 000 ha de forêts (principalement de la forêt tropicale sèche et de la forêt équatoriale), mais aussi 20 000 ha d’océan dont de nombreuses îles !
C’est à Puerto López que nous établirons notre camp, le long de la plage, à 2 pas du port touristique et surtout devant l’auberge de jeunesse de Pedro et Maria. Nous y aurons toutes les commodités : douches chaudes, toilettes, service de lavanderia, négociation d’un tarif préférentiel pour notre sortie à la isla de la plata et même un délicieux plat de crevettes !
Les filles étaient aussi fort contentes de pouvoir jouer avec Paola et Telma, les petites filles de Maria et Pedro.
Bref, nous y passerons 3 jours très tranquilles.
C’est à bord du Palo Santo II que nous embarquerons, avec 16 autres touristes, pour aller à la découverte de la isla de la plata ( » île d’argent ») autrement connue comme « les Galápagos des pauvres » : la sortie d’une journée coûte 30$ par personne, nettement moins que les 2000 € par personne pour une croisière d’une semaine aux Galápagos !

Située à 45 km de Puerto López, cette île fait partie du parc national Machallila et abrite de nombreuses colonies d’oiseaux : de fous à pattes bleues ou de frégates…
Le ciel est bien bas et il pleuvine un peu quand nous quittons le port de Puerto López. Au bout d’une heure de navigation, nous approchons des côtes de l’île de la plata, mais notre capitaine bifurque dans la direction opposée : il vient de repérer un groupe de baleines à tribord !!
Nous nous en approchons doucement et nous voilà à quelques 10aines de mètres d’une famille de baleines à bosse.

Comme en Calédonie, ces placides mammifères marins viennent dans les eaux chaudes d’Équateur pour se reproduire et mettre bas entre juin et septembre. Nous sommes donc en fin de saison, mais les baleines ne sont pas encore reparties en Antarctique et nous offrent un très joli spectacle avec quelques sauts impressionnants qui nous éclaboussent presque tant nous sommes proches !
Les photos ne sont pas faciles à prendre, les creux de la houle sont assez importants et notre objectif premier reste de s’assurer que les filles, émerveillées, ne passent pas par dessus bord !!
Nous resterons à peu près une heure à les admirer, puis nous refaisons cap vers l’île pour tenter d’apercevoir des oiseaux.
Nous partons avec l’un des guides du bateau sur l’un des sentiers de cette île qui nous semble bien sèche et bien pelée… très rapidement nous pouvons observer nos premiers couples de fous à pattes bleues, situés en plein milieu du sentier !!

Ils nous regardent passer à quelques centimètres d’eux sans bouger d’un poil, apparemment habitués à voir défiler des hordes de touristes…

A cette distance, il est aisé de faire la distinction entre mâles et femelles : couleurs des pattes légèrement différentes (turquoise pour les mâles et bleu plus foncé pour les femelles), taille des pupilles (nettement moins dilatées chez les mâles que chez les femelles) et cris caractéristiques (sifflement pour les mâles et cri plus guttural pour les femelles).

Nous en croiserons aussi de nombreux en train de couver (le mâle et la femelle se relaient toute la journée pour couver pendant que l’autre part pêcher pour se nourrir), sans que notre présence ne semble les déranger.


Un peu plus loin nous pourrons admirer de nombreuses frégates, ces oiseaux marins qui ne peuvent pas plonger pour pêcher car leurs plumes ne sont pas imperméables et qui volent souvent leurs proies aux autres oiseaux ! C’est pourquoi ils sont fréquemment surnommés les « pirates de l’air » !
À la saison des amours, les mâles se parent d’un jabot rouge qu’ils exhibent pour attirer les femelles.
Mais la saison des amours étant déjà terminée, nous ne verrons que quelques mâles ornés de leur jabot rouge, mais nous pourrons surtout admirer de nombreux juvéniles au plumage blanc duveteux.


Nous sommes bien contents que le temps soit plutôt couvert : aucun arbre n’abrite le sentier du soleil… et nous aurions sans doute bien eu chaud par une journée plus ensoleillée !
Nous rentrons au bateau enchantés de notre balade sur l’île : Zoé et Agathe n’auront pas lâché d’une semelle Tita, leur nouvelle copine équatorienne !
Avant de rentrer à Puerto López, nous nous arrêtons dans une petite crique pour faire un peu de PMT (palmes masque tuba) histoire d’admirer coraux et poissons…
La mer bien fraîche ne nous convaincra pas de nous mettre à l’eau et nous nous contenterons d’observer depuis le bateau les tortues appâtées par les morceaux de salade lancés par l’équipage.

Quand nous arrivons à Puerto López nous avons le plaisir de retrouver nos amis belges des petits pas dans les grands avec lesquels nous passerons une chouette journée… Nous dégusterons ensemble les délicieux chocolats (chaud, froid, en brownie, en tisane…) de la chocolaterie artisanale Pacha Chocolates, avant de nous reséparer (temporairement sans aucun doute !)

Nous quitterons ensuite la côte pour nous rendre à Agua Blanca, petit village au coeur de la forêt tropicale sèche qui vit principalement du tourisme communautaire.

Accompagnés d’un guide (et d’une famille équatorienne) nous visiterons tout d’abord le petit musée du village qui présente quelques pièces archéologiques et des urnes funéraires de la culture Manta (500 après JC – conquête espagnole) puis nous irons nous promener en forêt oú nous pourrons apercevoir un joli oiseau, le Mormoto Corona Azul, ainsi qu’un agile petit écureuil gris !


Nous terminerons la visite de cette petite communauté bien paisible par une lagune d’eau sulfureuse aménagée oú des petits échantillons de boue prélevée dans le fond de la lagune sont offerts comme masques cosmétiques ! Nous les préfèrerons de loin comme base de bodypainting !

La fin de notre visite de ce très beau parc se fera à la magnifique plage de Los Frailes : idéale pour une petite baignade par une chaude journée ensoleillée.


Du point de vue, on peut apercevoir par temps clair, l’île de la plata et quelques derniers sauts de baleines !
Tout simplement magnifique…

Hélène BOUÉ
Encore de bien belles découvertes et des rencontres enrichissantes .
Que de choses auront les filles à raconter à votre retour .
😘😘😘😘de 👴&👵De Ligny