La nuit sera fraîche, mais bruyante : une discothèque donne juste sur le parking oú nous stationnons !
Le lendemain au réveil, nous aurons la surprise de rencontrer une nouvelle famille de voyageurs, les Mansah-ki, partis depuis l’Argentine aussi, mais en septembre 2014. Nous échangerons un peu sur nos expériences de voyage, puis nous repartons chacun de notre côté.
Pour nous, la direction est León, à 130 km au nord ouest.

Sur la route, nous nous arrêtons à la fortaleza de Coyotepe, construite en 1893 par le président Zelaya, dans le but stratégique de protection contre l’envahisseur étatsunien.

Cependant lors de la dictature de la famille Somoza, entre 1937 et 1979, cette forteresse fut convertie en prison politique pour enfermer les opposants au régime. Plus de 800 personnes y furent détenues dans des conditions attroces. Ce n’est qu’en 1979, suite à la révolution que la geôle fut fermée mais conservée comme monument national, aujourd’hui gérée par les scouts.
Il est possible de visiter ce site de l’histoire sombre du Nicaragua. Les cellules, souterraines, désormais habitées par des chauves souris, sont complètement taguées et sentent l’urine. Et on imagine aisément la situation horrible dans laquelle devaient survivre les prisonniers.
Depuis les murailles, on a une vue superbe sur la ville, la laguna et le volcan Masaya.

Puis nous poursuivrons notre chemin vers León. La route est toujours en très bon état. Les bords de route sont très secs, et la chaleur se fait de plus en plus étouffante… heureusement qu’une petite brise souffle… même si le vent est chaud, il nous aide à supporter la chaleur.
Nous établissons le camp dans la rue devant le Blue Hat Hostel, l’endroit est vachement passant et bruyant, mais nous avons accès aux douches et surtout à la cuisine, ce qui nous évite de réchauffer inutilement le camping-car en cuisinant !

Et puia nous serons tout proches du centre-ville où nous ferons un Street Art Tour avec Sébastien, un Français établi au Nicaragua, qui nous racontera l’histoire du pays au travers des fresques peintes dans rues autour de la cathédrale : depuis les Indiens, jusqu’à l’époque actuelle, en passant par la conquête espagnole, la guerre civile, l’indépendance, l’invasion étatusienne, la dictature de Somoza, la révolution sandiniste et la contre-révolution entre autre… une histoire riche en événements, pas très sereine, pour un pays que l’on connait finalement très peu…


Après la visite, nous prendrons un petit raffraichissement traditionnel, à base de cacao, de maïs, de cannelle, ou encore de graines des calebasses !
Bien glacé, ça passe tout seul 😉


Comme il est encore assez tôt et avant que le soleil ne cogne trop fort, nous irons visiter la cathédrale de Léon, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, où l’on peut se balader pieds nus sur les toits blancs !


Les dômes offrent de multiples cachettes pour jouer à cache-cache et depuis les rembardes, la vue sur la cordillère des Maribios est imprenable…

on peut voir quasiment tous les volcans, sauf le Cosigüina, un peu trop loin…

On les voit fumer de loin ! Et leur appel se fait de plus en plus fort 😉
Nous nous rendons donc à l’agence Quetzaltrekkers, une ONG qui propose quelques balades sur les volcans environnants et qui reverse la totalité des fonds perçus dans des projets visant à améliorer le quotidien des enfants défavorisés de León : quitte à aller se balader, autant faire une bonne action !
Notre choix se porte sur la balade pour aller admirer le coucher du soleil en haut du Telica, le volcan en colère…
Départ de León à 14h30 ! Après 1h30 de route, dont la majorité de piste super pourrie qu’on n’aurait jamais pu parcourir en camping-car, le 4×4 nous dépose à l’entrée du sentier qui monte jusqu’au cratère.
Nous y monterons en 3/4 d’heure sur un chemin jonché de roches volcaniques… en arrivant là haut, ça fume, ça fume !! Mais on ne l’entend pas gronder : la faute au vent qui souffle fort, mais qui nous permet aussi de ne pas être enfumés 😉
Nous sommes le premier groupe de marcheurs, mais il y a déjà un monsieur là haut qui attend le chaland avec sa glacière de bières fraiches 🍺, vendues à prix d’or, improbable !
Nous continuons la balade un peu plus loin, jusqu’à l’endroit où nous admirerons le coucher du soleil en mangeant nos sandwiches végétariens et en tentant se s’abriter du vent tant bien que mal.
Une fois le soleil couché, nous repartirons en direction du cratère. En nous penchant un peu, et au gré de la fumée, nous pourrons apercevoir quelques escarbilles de lave et des trainées rougeoyantes !! Malheureusement, très vite, notre guide sonnera la fin de la visite et le début de la redescente vers le 4×4 et León. Nous repartirons un peu frustrés de ne pas être restés plus longtemps pour attendre la nuit noire au bord du cratère afin de voir mieux la lave rougeoyer, mais ravis quand même de cette jolie balade, de 6 km quand même…
Jusqu’à présent, niveau volcan, rien ne pourra égaler le Yasur de l’archipel du Vanuatu !
Malgré les chaos de la route retour, il ne faudra pas bien longtemps aux filles pour sombrer dans les bras de Morphée.
En arrivant à León, nous aurons l’agréable surprise de trouver le camping car de nos amis belges garé devant le nôtre !
Le lendemain, après un gargantuesque petit déjeuner à la boulangerie française Pan y Paz de León tous ensemble, nous prendrons la route en direction de Chinandega pour la visite de la fabrique de rhum, Flor de Caña, fierté nationale !
C’est Vladimir qui se chargera de nous faire la visite ou plutôt la propagande…
Le tour est parfaitement millimétré : après les photos souvenir sur la locomotive historique des trains transportant la canne à sucre, on est promené dans une voiturette électrique qui nous emmène successivement
– visionner une vidéo exposant succintement le procédé utilisé pour l’élaboration du rhum le plus primé au monde : à partir de la canne à sucre broyée, on obtient le ron Flor de Caña après 5 distillations de la mélasse. Les sous-produits issus du broyage sont également utilisés : le jus pour la fabrication de sucre en poudre, et le résidu solide associé à de l’eucalyptus permet la production d’électricité.
– déguster du rhum de 18 ans d’âge à l’aide de ses 5 sens : d’abord la vue pour admirer la belle couleur dorée du brevage, l’odorat pour sentir les arômes de fruits secs du liquide ambré, le goût pour apprécier les saveurs corsées de ce rhum vieilli en fût de bourbon, le toucher pour vérifier l’absence totale de sucres résiduels après les 5 étapes de distillation, et enfin l’ouie avec les entrechoquements des verres pour trinquer !
– pénétrer dans les caves de vieillissement à la température et à l’humidité contrôlées et où il est strictement interdit de faire des photos sous peine d’embrasement immédiat de l’atmosphère saturée en alcool !
– visiter l’atelier d’assemblage manuel des barrils de bourbon en provenance des Etats Unis. Après 1 an d’utilisation dans les whiskies, les barrils sont recyclés pour le rhum. L’espérance de vie de chacun de ces barrils n’étant que de 35 ans maxi, il est donc impossible de trouver des rhums plus vieux…
– visiter le petit musée et puis bien évidemment terminer la visite par la boutique où tout est hors de prix, hormis le rhum. Les confitures sont à 10 US$ le pot de 300g, tout comme le litre de rhum ambré 7 ans d’âge… autant dire que le client n’est pas incité à acheter autre chose de l’alcool 😉
A la fin de cette visite, nous quitterons une nouvelle fois nos amis belges, qui filent droit vers le Mexique. Il est peu probable qu’on les recroise en voyage compte tenu de nos plannings respectifs.. Tant pis… rendez-vous en Europe !
De notre côté, nous tenterons de nous approcher au plus près du volcan San Cristobal, le plus haut de la cordillère des Maribios, culminant à 1745 mètres.
Nous suivrons une piste assez sympathique durant les 4-5 premiers kilomètres, mais qui deviendra de plus en plus cahotique au fur et à mesure de notre progression… les roches volcaniques sont de plus en plus nombreuses et bientôt, nous en retrouvons entre les roues jumelées !
Comme elles peuvent être très taillantes, nous préférons rebrousser chemin et continuer notre route jusqu’au bord du lac Xolotlán (ou lac de Managua) oú se dresse l’élégant volcan Momotombo qui détruisit en 1610, la première ville de León, fondée en 1524, à l’arrivée des conquistadors espagnols en terre nicaraguayenne.
Nous visiterons les ruines de cette ancienne cité qui fut entièrement ensevelie sous des cendres et de la terre lors de l’éruption, et qui ne fut redécouverte qu’en 1967 ! Le site, assez piteusement restauré au béton, est classé patrimoine mondial de l’UNESCO depuis l’an 2000.
Seuls 25% des restes de batiments anciens ont été mis à jour. Les murailles de la forteresse qui se dressait sur le point haut sont encore enfouies, mais de la plateforme, on a une vue imprenable sur les environs, et sur le majestueux Momotombo et son fiston, le Momotombito, se dressant au milieu d’une petite île du lac !
La visite guidée fut interessante.
Et c’est accompagnés du plus élegant des volcans nicaraguayens que nous finirons notre visite de la région.
Hélène BOUÉ
Les filles ont l’air particulièrement intéressées par les explications du guide , mais il leur faudra attendre encore un moment avant de pouvoir goûter au rhum !
Les parents eux ont pu le déguster , les chanceux 🍀 !
Edmond
C’est toujours aussi intéressant de suivre les aventures des PAZAs. A chaque fois on apprend de nouvelles choses.
Bises à vous tous d’Alsace.