Tak’Alik Ab’Aj & el Baul
La route que nous empruntons descend et serpente beaucoup : en moins de 60 km, nous passons de 1800 mètres d’altitude à quasiment le niveau de la mer.
Après plus de 15 jours à 1500 mètres d’altitude, nous avions oublié qu’il peut faire très chaud en plaine à ces latitudes !
Nous récupérons bientôt la route CA-02 OCC, une des routes principales qui relie le Salvador au Mexique et qui est extrêmement fréquentée.
Malheureusement l’entretien de cette 2×2 voies est apparemment inexistant et les nids de poule et les morceaux de chaussée arrachés se succèdent inlassablement, faisant chuter notre vitesse moyenne à 30 km/h à peine…
Entre la chaleur étouffante, les trous dans la chaussée et l’odeur nauséabonde qui s’échappe des sacs d’ordure jonchant les bas-côtés, cette route remporte, sans conteste, la palme de la route la plus désagréable de notre PAZAméricaine jusqu’à présent !!

C’est donc après 4 heures de route terriblement pénibles que nous arrivons enfin sur le site archéologique de Tak’Alik Ab’Aj (« pierre dressée » en k’iche’) , un site noyé dans la jungle, d’une ancienne cité olmeque puis maya, datant d’il y a environ 3000 ans.
La majeure partie des 6,5 km carrés de cette cité est encore engloutie sous les fincas de café, et il n’est possible de visiter que le 1,5 km carré mis à jour.
Pendant toute la visite nous serons accompagnés par un guide équipé d’un baton à plumes, afin de toucher les monuments sans les abîmer ! Et heureusement que la visite est guidée car, avec toute la végétation environnante, nous aurions été capables de nous perdre !!
Nous verrons successivement des bases de temples en pierre, le reste des constructions en bois et palmes ayant disparus avec le temps, des têtes olmeques, dont certaines auront été rescluptées par les Mayas, de nombreuses statues zoomorphes, dont des têtes de crocodile, des jaguars, des hibous et des crapauds, mais aussi des bas-reliefs et des morceaux de calendriers mayas très finement taillés.


Nous repartirons subjugués par la beauté de ce premier site maya visité : autant par la finesse des sculptures que par l’environnement calme et paisible de la forêt, surtout que nous sommes les seuls visiteurs de la matinée.
La seule chose qui nous plaira moins sera le petit zoo au milieu des ruines oú quelques animaux sont exposés dans des cages bétonnées…
Forts de cette première visite archéologique, nous reprendrons vaillament la « route pénible » vers le sud, pour rejoindre le musée de la finca El Baul, distant de quelques 100 km (soit 3 bonnes heures de route !)

Situé dans une ancienne usine de sucre, ce musée privé, entièrement gratuit et à l’air libre, présente des pièces de la culture Cotzumalguapa (de 600 à 900 après JC), retrouvées au milieu des champs de canne des alentours.
Les sculptures que nous verrons, seront principalement zoomorphes – jaguar, serpent, singe… – anthropomorphes de probables personnages importants de la communauté, ou hybrides, mi zoomorphes, mi anthropomorphes, commes ces boxeurs à tête simiesque ou ces hommes-coyotes au museau proéminent.



D’autres sculptures représentent Maniqui, le dieu de la mort, caractéristique avec son crâne pourvu d’une langue, d’oreilles dont les boucles coniques poitent vers le bas, de cheveux ornementés et d’un diadème ou d’une coiffe aux ornements coniques sur les côtés, évoquant des cornes.

De bien jolies sculptures dans un étonnant musée en plein air.
Nous serons même autorisés à passer la nuit sur le parking, depuis lequel nous aurons une vue superbe sur les volcans Agua, Acatenango et Fuego, si reconnaissable à ses éruptions régulières accompagnées de trainées de coulées de lave rouge visible la nuit ou de panaches de fumée gris, une fois le soleil levé.

Hélène BOUÉ
Impressionnant ce musée en plein air , les filles ont l’air vraiment interesssé .
🧐🤪
Edmond
Encore une fois vous avez visité des lieux en toute quiétude sans tous ces touristes envahissants. Encore bravo pour ces découvertes sur les chemins de traverse qui sortent de l’ordinaire du voyageur lambda.
A voir la route vous avez eu le nez creux à changer vos roues directrices.
Bises d’Alsace à vous quatre.