Texas, the Lone Star State
Notre dernière nuit au Mexique ne sera pas la plus reposante : nous la passerons à quelques kilomètres de la frontière dans une petite station Pemex à Nuevo Laredo, où nous serons réveillés une bonne partie de la nuit par les camions et une manifestation de proches des 43 personnes disparues dans les environs.
C’est donc un peu fatigués que nous nous présenterons à la frontière.
Après avoir payé un péage au Mexique, nous nous engageons sur le pont qui traverse le Rio Grande (pas aussi grand que dans notre imaginaire !) étonnés de ne pas avoir été arrêtés par l’immigration et la douane mexicaines.
Nous imaginons, sans grande conviction, un poste de douane mixte Mexique États-Unis, comme on a pu en trouver pas mal depuis le début du voyage, surtout en Amérique Centrale.
De l’autre côté du pont, nous sommes accueillis par des agents du service du « Homeland Security » américain, mais nous ne voyons pas la moindre trace de Mexicains.
Le gars ouvre nos passeports et nous tend nos petits papiers de l’immigration mexicaine en nous disant que nous aurions dû les rendre avant de traverser le pont !
Nous sommes effarés, c’est bien la première fois qu’on loupe un poste frontière : et il faut que ce soit le 23e et dernier passage de douane qu’on râte, celui qu’en plus, nous pensions être le plus carré et le plus sécurisé 😵
Heureusement il est tôt et il n’y a pas encore grand monde au poste frontière.
Les agents américains nous proposent de d’abord passer l’immigration état-unienne avant de retourner au Mexique pour rendre nos feuillets d’immigration et annuler notre importation temporaire du camping car dans le pays (valable 10 ans !!).
Les agents américains sont plutôt sympas, et acceptent même sans tiquer l’adresse du bureau de Tonton à Washington pour remplir leur case (merci Tonton, sans toi, on serait encore à la frontière 😉).
En rentrant au camping car pour repasser le Rio Grande dans l’autre sens, nous croisons un groupe de douaniers en train de désosser entièrement la voiture d’un Mexicain pour y chercher sans doute de la drogue, tandis qu’un autre agent embarquait le conducteur menotté vers les bureaux 😵
Et nous revoilà partis en sens inverse… il nous faudra bien chercher pour trouver le bureau de l’immigration mexicaine où rendre nos petits papiers, puis pour trouver la petite bicoque de la banque Bancoejercito au bord de la route, pour annuler notre importation temporaire du camping car : Pierre a même réveillé la dame qui était en train de finir sa nuit !
Après 3 photos du numéro de chassis et du véhicule, nous pouvons enfin reprendre la direction des Etats-Unis : on traverse une 3e fois le Rio Grande et on se présente à nouveau au poste frontière américain. Les douaniers nous reconnaissent et rigolent en nous voyant arriver : ils vérifient pour la forme nos passerports et nous laissent passer comme une lettre à la poste, sans même entrer dans le camping car !!
Nous voilà donc aux « States », dernier pays de notre PAZAméricaine !
Welcome to Texas, the Lone Star State !!
L’objectif de la journée est d’arriver jusqu’à San Antonio, distant de 250 km de la frontière : nous devons y retrouver une dernière fois nos amis les A2SL avant que nos chemins divergent définitivement… nous partons vers la côte est et eux vers la côte ouest et les grands parcs.
Les premières impressions sont plutôt bonnes : l’autoroute que nous empruntons (interstate) est un billard !!
On comprend mieux les commentaires sur les routes pourries du Mexique des voyageurs que l’on a croisé en chemin et qui voyagent du nord au sud : après plusieurs mois à circuler sur des routes en aussi bon état, c’est sûr que les routes mexicaines ont dû leur paraître pourries, c’est qu’ils n’ont pas encore vu les routes colombiennes, qui, pour nous, remportent la palme haut la main 😄 !!
Nous nous arrêtons vers midi dans un « Travel Center » : une sorte de méga aire d’autoroute avec stations service (avec des noms trop mignons !!), toilettes, douches, hôtels, restaurants, magasins de souvenirs etc…
Dès que l’on a poussé la porte du magasin de la station service, on a réalisé qu’on venait d’entrer dans un monde totalement différent de tous ceux que l’on a pu traverser pendant notre voyage : ici le maître mot c’est » bienvenue dans le monde de la consommation » !!
Déjà pour prendre un café, il nous aura fallu un peu de temps : il y a, au bas mot, au moins 7 sortes de cafés différents, 8 sortes de cappucinos et 2 sortes de café glacé ! A cela s’ajoute les 5 sortes de crèmes aromatisées qu’on peut y ajouter, les doses extra de caféine (attention 2 maxi par jour !) et les 5 sortes de sucre !
Tout cela disponible en 3 tailles : small, de la taille de 6 cafés allongés français, medium ou large, qui ne doit pas être loin du litron !!
Dans le petit magasin de la station service, on hallucine vraiment devant la quantité de produits (suremballés) proposés et sur leur variété : on trouve des Twix au beurre de cacahuètes, des m&m’s au chocolat blanc, un rayon entiere de beef jerky, de la viande de boeuf séchée type biltong mais ultra procedée, des autocollants de toute sorte, et même des pistolets et fusils en bois, estampillés AK47, M16, Colt, 9mm… ça fait froid dans le dos, surtout quelques jours après la 18e fusillade de l’année dans un lycée de Santa Fe !
Arrivés à San Antonio, nous faisons un petit tour par le Walmart pour refaire le plein de courses.
Jamais nous n’aurions imaginé qu’aller au supermarché puisse être une telle expérience : déjà le magasin est énorme et doit bien faire la superficie de 4 ou 5 terrains de foot, alors on trouve des chariots adaptés, à moteur pour faire ses courses sans se fatiguer, ou, pour les familles nombreuses, avec deux sièges en plus pour les enfants !
On trouve de tout ici : du paquet de pâtes au dentifrice (même si entre les 2, il faut traverser tout le magasin), en passant par des pots de peintures, du carrelage, des meubles, de la laine, des rubans, des jouets, des cartes d’anniversaire, tout le nécessaire pour cuisiner des cupcakes, des bombones d’hélium pour gonfler les ballons pour les fêtes d’anniversaire et tellement d’autres choses…
Mais le plus extraordinaire reste sans conteste les rayons alimentaires où on trouve des trucs vraiment improbables :
Des nuggets ou des filets d’alligator en provenance directe de Louisiane, des œufs en briques avec au choix des jaunes, du blanc ou un mélange, des saucisses crêpes aux myrtilles, des rouleaux de pâte à cookies ou de cinnamon rolls prête à cuire…
Tout étant bien entendu décliné en format XL, XXL ou encore XXXL !!!
Bref, un sacrée différence avec les supérettes du Belize 😉
A quelques kilomètres, nous nous installons dans un RV Park de San Antonio : là encore c’est le choc, nous n’avions pas vu de tels campings depuis… la Nouvelle Zélande !!
Les emplacements sont bien délimités, chacun possède son petit bloc avec un petit robinet, une petite bouche d’égout pour vidanger eaux noires et grises, une prise électrique mais aussi une prise télé !! Il y a de belles pelouses bien entretenues, des parterres de fleurs, une piscine, un parc de jeux, une buanderie avec 8 machines à laver et 8 sèches linge, un petit magasin d’appoint avec des cartes postales, des timbres et même une boite aux lettres !! Wahou, on n’en revient pas !!
Tous ces services ont bien évidemment un coût : 50 $ la nuit, ça aussi, ça nous change !!
Et puis comme tout est XXL ici, on parait bien petit avec notre camping-car… ici les RV sont à la dimension du pays : immenses !!
Déjà sur la route, ils sont énormes, de la taille d’un bus, mais dans les campings, quand ils ouvrent leurs extentions, ils doivent être bien plus grands que bon nombre d’appartements de région parisienne 😵
Et comme c’est quand même pas super pratique de devoir tout remballer pour aller chercher du pain, certains ont trouvé la solution en remorquant une voiture 😉
On n’imaginait pas être si surpris en à peine 24 heures aux Etats-Unis !!
Mais pas le temps de trainer, on a encore 3000 kilomètres devant nous et à peine 2 semaines pour les parcourir !!
Dès le lendemain, une fois nos lessives faites, nous reprenons la route en direction de Houston pour passer la soirée avec Fabien, un copain de promo et sa famille qui y vivent depuis une année !
En arrivant à l’entrée de la résidence, c’est encore l’hallu complète : il y a une barrière et un gardien à qui il faut montrer patte blanche afin de pouvoir rentrer… heureusement Fabien avait prévenu de notre arrivée, sinon pas sûr que le gardien aurait laissé entrer les bouseux de Français avec un mini camping car aux pare-chocs recollés au duct tape 😂
Il nous faudra l’aide du GPS pour trouver la maison de Fabien et Céline, superbe comme le reste du quartier : on se croirait tout droit entrer sur le plateau d’un feuilleton américain, type Desperate Housewives !
Les filles seront ravies de jouer avec Albane et Maxime, dans une salle de jeu immense !! Nous y passerons une très bonne soirée et une très bonne nuit, à la clim’, dans un grand lit, comme ça ne nous était pas arrivé depuis un petit moment !!
Dès le lendemain matin, il faut reprendre la route, direction la Louisiane : on aimerait bien y faire un petit tour avant que la tempête Alberto annoncée par les chaines météo n’y arrive !!
Dernier petit arrêt dans un resto au Texas, là encore un bon cliché de film américain, et on quitte cet état monstueusement énorme, d’une superficie plus grande que celle de la France où l’adage qui dit que « Everything is bigger in Texas » est loin d’être un mythe, sauf peut être le tee-shirt des serveuses !!
Hélène BOUÉ
Et on ne s’etonne pas de constater que les Etats-Unis sont les champions de l’obésité quand on voit les quantités et les tailles de ce qu’ils ingurgitent.
C’est vraiment le pays de la démesure , on comprend qu’ils aient besoin de camping-cars gigantesques !🤣😂
😘😘😘😘
Edmond
C’est vrai qu’en lisant et en voyant tout ceci j’ai pensé au pays de la démesure et franchement je me demande vraiment si tout ceci est pour le bien de l’homme. Je suis persuadé qu’ils jettent à la poubelle la moitié des choses qu’ils n’arrivent pas à consommer. D’un coté de la planète on gaspille parce qu’on est les plus forts et qu’on veut le montrer et de l’autre on sème la désolation et la misère grâce à une politique qui dit » América First »