Un peu plus au nord, sur la Ruta 40…
Après Junín de los Andes, à quelques 50 kilomètres au nord de San Martin de los Andes, nous bifurquons sur la Ruta 60 afin de rejoindre le parc national Lanín, son volcan homonyme et sa forêt de pehuén, ou araucarias araucanas : nous sommes intrigués de voir cette espèce d’araucarias qui nous est encore inconnue !
Ces arbres, aux feuilles denses et pointues – et qui leur vaut le surnom de « désespoir des singes », même si on n’en voit pas beaucoup par ici – et à l’écorce ressemblant à des écailles, ont une forme de pomme de pin, et paraissent beaucoup plus trapus que les araucarias longs et minces que nous avions l’habitude de voir en Calédonie. Seuls les indiens Mapuches et Pehuenches sont autorisés à cueillir et à consommer leurs fruits…
Présents uniquement dans la vallée, on n’en aperçoit aucun sur les flancs des collines environnantes, uniquement peuplées de Nothofagus aux couleurs automnales !
Le plafond nuageux très bas et le temps humide nous feront rapidement rejoindre à nouveau la Ruta 40 en direction du nord. Nous ne le savons pas encore, mais nous venons d’admirer nos dernières forêts de Nothofagus ! Snif…
Quelques kilomètres avant d’arriver à Chos Malal, situé exactement au centre de la Ruta 40 (soit au kilomètre 2608 sur les 5216 kilomètres que compte la mythique Ruta 40), nous franchissons la barre symbolique des 10 000 kilomètres !
C’est de cette petite ville, dont le nom signifie « corail jaune » en langue mapuche, que nous attaquons la Ruta Provincial n°43, appelée Corredor Neuquén Norte, qui s’étend jusqu’au volcan Domuyo à environ 150 km (mi piste & mi asphalte) en direction du nord-ouest. Nous traversons de tous petits villages ruraux, Andacollo, Las Ovejas, Varvarco, où nous sommes surpris de trouver à chaque fois des offices de tourisme, des réseaux Wi-Fi gratuits et des campings municipaux ! Pas forcément ouverts en cette saison, mais où l’on a pu bivouaquer !
Après Varvarco, la route devient de plus en plus sinueuse et serpente au milieu d’orgues basaltiques et autres formations volcaniques : les paysages sont réellement magnifiques, même sous la grisaille ambiante !
30 km plus tard, nous arrivons au lieu-dit « Villa Aguas Calientes » dans l’aera natural protegida sistema Domuyo (aire naturelle protégée du volcan Domuyo), où un ruisseau d’eaux chaudes traverse la route. Malheureusement, le centre d’informations et les piscines d’eaux thermales sont fermés : peut-être sommes-nous arrivés trop tardivement pour la saison ?
Nous décidons de bivouaquer un peu plus loin, au départ d’un petit sentier qui conduit à des geysers, sur lequel nous prévoyons de nous balader le lendemain.
Après une nuit extrêmement venteuse où les bourrasques de vent sifflantes secouaient brusquement le camping-car, nous nous sommes réveillés un peu fatigués et pas très vaillants, heureusement le vent n’a pas empêché les filles d’écraser. En ouvrant les volets, Zoé pousse un cri de joie : il neige !! Et effectivement, quelques flocons commencent à recouvrir les touffes d’herbe autour de nous… Pour les parents, la vue de ces flocons provoque plutôt un sentiment d’urgence que de joie : il faut quitter le bivouac très vite avant d’être bloqués par la neige… C’est qu’on est quand même à 2100 mètres d’altitude, pas du tout sur la route principale et à 35 km de piste du 1er village ! En 15 minutes montre en main, nous sommes tous les 4 habillés, et prêts à attaquer la route… Tant pis pour le petit déjeuner, on mangera des gâteaux en chemin ! Et il était temps, au moment où nous quittons le bivouac, la neige recouvre déjà totalement le sol et les flocons continuent à tomber sans discontinuer. Les filles auront quand même le temps de courir quelques instants sous la neige, à leur plus grande joie 😉
Tant pis pour les geysers, nous aurons l’occasion d’en voir d’autres plus au nord…
Une fois redescendus un peu en altitude, la pluie remplace la neige, et les pistes prennent des airs de champs de boue : on ne trainera pas pour redescendre jusqu’à Chos Malal, où nous retrouvons le soleil. Il faudra 2 heures à Pierre pour décrotter complètement le camping-car après cette expédition ! Plus de peur que de mal, mais nous voilà vaccinés pour les aventures hors des sentiers battus ET hors saison… jusqu’à la prochaine fois !
Une fois remis de nos péripéties, nous reprenons la Ruta 40 (dont une bonne partie en ripio) en direction du nord qui serpente au milieu de paysages volcaniques arides, nettement plus secs que ceux que nous venons de quitter ! Nous passons notre dernière nuit en Patagonie dans un bivouac à quelques centaines de mètres de la Ruta 40, très peu passante sur cette portion !
Et le lendemain, nous entrons dans la région Cuyo et plus particulièrement dans la province de Mendoza, bien connue pour ses vignobles, que nous ne manquerons pas de visiter…
Mais la route est encore longue jusqu’à la ville de Mendoza et à ses vignobles alentours et nous prendrons le temps de faire encore quelques étapes avant d’y arriver.
Pour aller faire une petite balade à la laguna de la niña encantada (lagune de la petite fille enchantée) du côté de la Ruta 222 qui mène à la station de ski Las Leñas et qui semble pouvoir se couvrir de pas mal de neige si on en croit la hauteur des panneaux de signalisation !
Mais aussi pour une escale un peu plus technique : la vidange des 70 000 kilomètres de notre maison à roulettes avec changement du filtre à huile ! Et cette fois-ci sans l’assistance rassurante de Tonton Georges… Nous en profiterons même pour changer le filtre à gasoil également… qui nous a, d’ailleurs, causé une petite frayeur : après avoir changé ce dernier filtre, nous démarrons le moteur, qui cale aussitôt et qui refuse de redémarrer… Sueur froide : qu’est qu’on a fabriqué ?? On a pourtant suivi les indications à la lettre… Quand on se souvient que le filtre à gasoil neuf est encore vide de carburant et qu’il faut qu’il se remplisse complètement avant d’être pleinement opérationnel… et ouf, à notre grand soulagement, le moteur finit par redémarrer correctement !! Nous voilà fin prêts à affronter les prochains 15 000 kilomètres… (ne reste plus qu’à trouver maintenant un garage qui veuille bien nous reprendre notre huile usagée et nos déchets souillés…)
Hélène et Jean-Paul
Toujours des paysages splendides et magnifiquement photographiés📷.
Bravo les preneurs de vues !!!
Notre transhumance de Noeux les Auxi est en peu plus maigre en animaux mais aussi plus festive !( les spectateurs sont plus nombreux chez nous que les chèvres et moutons réunis ) .
Bise à tous les quatre
Les parents
Edmond
Ça sent l’hiver austral avec la neige à 2100 m ! La semaine dernière on parlait de neige à 1700 m sur les Pyrénées et pourtant nous sommes au Printemps. D’accord nous ne sommes pas aux mêmes latitudes. Toutes les félicitations pour la mécanique malgré tout on dit toujours aux conducteurs de diesel d’éviter de tomber en panne sèche parce qu’ensuite on doit tout réamorcer le circuit de carburant en pompant manuellement, c’est un peu ce qui vous est arrivé en changeant de filtre. On apprend tous les jours, vous le saurez pour la prochaine fois dans combien de Kms ? Toujours de magnifiques images sur ces routes quelque peu désertées en cette saison.
Gros bisous d’Alsace à vous quatre.
Danièle et Edmond
Thomas
Impressionant ce panneau de 4m de haut pour être visible au dessus de la neige – heureusement que vous n’avez pas eu autant de neige, même si je comprends l’urgence à décamper… Les filles auront quand même eu l’occasion de profiter de cette chute de neige! 😊
Quels paysages magnifiques!!
Grosses grosses bises à vous 4
Thomas
gaelle
le bonhomme de neige ce sera pour une autre fois!!!!
j’imagine le coup de speed au reveil… sueurs froides… 🙂
les paysages changent mais restent toujours aussi magnifiques!!!
est ce que les filles ont quand meme fait une bataille de boule de neige? timeo
la photo des oiseaux est tres belle! c’est quoi comme oiseau?
kaalan